Parentalité bienveillante : faire au mieux, sans culpabiliser !
Publié par Johana henry le
Impossible de s’intéresser à la pédagogie Montessori sans parler de parentalité bienveillante. Mais concrètement, qu’est-ce qu’un parent bienveillant ? En situation de conflit ou lors d’une crise avec votre tout-petit, comment faire pour poser des limites avec bienveillance et respect ? Voici quelques explications et pistes de réflexion pour vous aider à mieux comprendre ce qu’est la parentalité positive. Si certains adultes l’interprètent comme une injonction, d’autres le voient comme une opportunité d’aider chaque enfant à mieux grandir.
Qu’est-ce la parentalité bienveillante et respectueuse ?
Parentalité bienveillante : définition
La parentalité bienveillante et positive est une approche éducative qui s’est développée au début des années 2000.
Plébiscitée par les professionnels de la petite enfance et par certains parents eux-mêmes, cette démarche d’éducation bienveillante vise à assurer le bien-être de l’enfant et à développer son plein potentiel.
À l’origine de cette nouvelle posture éducative, il y a notamment :
- La théorie du « care » (prendre soin en anglais) initiée dans les années 1980 par Carol Gilligan, philosophe et psychologue américaine.
- La psychologie positive, une discipline née à la fin des années 1990 qui promeut l’épanouissement personnel et l’accomplissement de soi.
- Différentes études en neurosciences, dont celle sur les « 3 C » du cerveau chez l’enfant. Celui-ci serait archaïque et émotionnel, semblable à une « maison en construction » selon Daniel Siegel et Tina Payne Bryson.
Les 3 piliers de la bienveillance parentale
La parentalité bienveillante repose sur 3 grands piliers :
- Le respect de l’intérêt, des besoins physiologiques, du rythme de développement, des émotions et des droits de l’enfant.
- La reconnaissance de chaque enfant comme individu à part entière.
- La non-violence éducative en toutes circonstances.
Il y a quelque temps, nous avons partagé sur Instagram une publication concernant les bienfaits de la parentalité positive pour le tout-petit, mais aussi pour votre vie de famille. En sortant du traditionnel schéma familial, vous économisez votre énergie puisque vous êtes davantage dans la compréhension, la compassion et l’empathie. Des enfants épanouis qui grandissent dans la joie, c’est toujours synonyme de famille harmonieuse !
Éduquer les enfants avec une posture bienveillante suppose donc de créer un environnement familial positif, sans culpabiliser les jours où nous dérogeons à la règle. Fort heureusement, nous n’avons pas à être irréprochables dans chacune de nos réponses éducatives. Comme le dit si bien Isabelle Filliozat (psychothérapeute et auteure de nombreux livres sur la parentalité bienveillante), il n’existe pas de parent parfait !
Critique de la parentalité bienveillante
Lorsque l’on entend parler de bienveillance parentale, cela ne vient jamais sans de nombreuses critiques.
Voici certaines que l’on peut entendre à ce sujet :
- « Un parent bienveillant entretient une attitude laxiste ! »
- « Être bienveillant, c’est une solution de facilité »
- « Les parents bienveillants sont totalement permissifs à l’égard d’un enfant désobéissant ou en pleurs »
- « Un père ou une mère qui ne pratique pas l’éducation positive serait donc naturellement malveillant(e) ? »
- « On finit par perdre son autorité et on crée un enfant-roi »
- « Une éducation rigide n’a jamais tué personne ! »
Toutes ces remarques soulignent les supposées dérives et limites de l’éducation bienveillante. Or, il ne s’agit pas d’être laxiste ou à l’inverse autoritaire, mais juste d’adopter une approche positive au quotidien, pour une relation parent-enfant équilibrée.
Oui, un tout-petit a besoin de cadre. Mais il est tout à fait possible de lui offrir un espace de vie et d’apprentissage sécurisant, sans chercher à entretenir un rapport de domination. Entre un parent qui laisse faire par lassitude ou par laxisme et un autre qui prend le temps d’expliquer ce qui ne va pas, il y a une grande différence !
En revanche, la sanction, la punition, les cris, les humiliations, les châtiments corporels, les menaces et le chantage affectif sont totalement contre-productifs, voire dangereux. Si le sujet vous intéresse, vous pouvez consulter les multiples études scientifiques sur les effets de la Violence Éducative Ordinaire (aussi appelée VEO).
Ces méthodes éducatives sont à l’opposé de la parentalité bienveillante. L’enfant ne peut que se sentir blessé, incompris et impuissant. Les conséquences à long terme de cette manière d’éduquer : manque d’estime de soi, difficultés relationnelles, reproduction du même schéma éducatif sur ses propres enfants et banalisation de la violence verbale ou psychologique envers autrui.
Comment poser des limites avec bienveillance ?
Maman ou papa, même combat : comment faire pour poser des limites avec bienveillance ?
La réponse parentale doit tout simplement être respectueuse et non-violente. Une intention bienveillante demande de changer votre regard sur ce que l’on appelle communément un « caprice » (qui n’est autre que l’expression d’un besoin). Et si votre tout-petit se roulait par terre non pas par provocation, mais parce qu’il a du mal à gérer sa colère ? Votre responsabilité de parent : garantir une sécurité physique et émotionnelle à votre enfant.
La parentalité positive et bienveillante invite à sortir d’un rapport de force à chaque situation difficile :
- Au lieu de contraindre, trouver une solution gagnant-gagnant.
- Au lieu de chercher à se faire obéir, encourager l’enfant à s’améliorer.
- Au lieu d’imposer sans expliquer, faire comprendre où est le risque ou l’intérêt.
- Au lieu de commander, donner l’exemple.
- Au lieu de punir, inciter l’enfant à coopérer et réparer son erreur.
- Au lieu de crier, exercer une autorité positive en restant ferme, mais à l’écoute face au désaccord.
Lors d’un live Instagram avec Cécile Simonot (consultante en parentalité et éducatrice Montessori), nous avons parlé des 5 erreurs à éviter au moment des devoirs. L’une d’entre elles : faire à la place de l’enfant, au lieu de favoriser son autonomie et sa prise d’initiative. Toutes les idées et anecdotes de Cécile pourront vous être utiles afin de gérer la routine du soir avec une discipline positive, sans stress ou épuisement.
Le plus grand défi de la parentalité bienveillante, c’est de rester cohérent et empathique dans vos décisions éducatives. Pour ce faire, rien ne vaut des règles de vie claires et bien expliquées dès le départ.
➡️ Si vous souhaitez avoir plus de conseils sur la pédagogie positive, n’hésitez pas à découvrir nos autres articles de blog destinés aux parents. Vous saurez comment aménager une chambre bébé Montessori, ou encore comment bien acheter des jouets en ligne pour combler les besoins d’apprentissage du tout-petit.
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